En 1973, le vignoble de Grignan-les-Adhémar obtient l’appellation d’origine contrôlée sous le nom de « Coteaux de Tricastin ». Ce n’est qu’en 2010 qu’il devient « Grignan-les-Adhémar ». Les vignerons des Coteaux du Tricastin, voisins depuis plus de 50 ans avec la centrale nucléaire du même nom, située sur la commune de Saint-Paul-Trois-Châteaux, souhaitaient se détacher de la mauvaise réputation de cette dernière qui leur portait préjudice. Les résultats d’analyses scientifiques en faveur de l’absence de radioactivité au sein des terres viticoles ne parvenaient pas à rassurer les potentiels acheteurs. Ce sont les incidents survenus en 2008 sur le site nucléaire qui ont précipité la décision exceptionnelle de l’Institut national de l’origine et de la qualité (l’INAO), d’autoriser les viticulteurs de la Drôme provençale à rebaptiser l’appellation.
L’origine de cette nouvelle dénomination provient d’une association entre le nom de la commune de Grignan et la maison d’Adhémar. A l’époque du Moyen-Âge, cette ancienne famille issue de la noblesse du Dauphiné était l’une des plus puissantes de sa région, sur laquelle elle régnait.
Le Président de l’appellation Grignan-les-Adhémar, Henri Bour, a confié que ce nouveau nom annonçait un véritable renouveau en donnant l’occasion au vignoble de faire fi du passé et de se repositionner. Pour soutenir cette démarche, un budget d’environ 200 000 euros a été alloué à la campagne de lancement de la jeune AOC et un nouveau cahier des charges a été établi. Plus exigent, il prévoit un encadrement plus strict de l’ensemble du processus de production en diminuant les rendements, en interdisant le désherbage total, en incitant à la production biologique ainsi qu’en augmentant la présence de cépages de viognier et syrah etc.
L’objectif est double : gagner en qualité et parvenir à renforcer les efforts de communication.
L’AOC Grignan-les-Adhémar est un vignoble, issu de la région viticole de la Vallée du Rhône, allant de Montélimar à Bollène, en passant par Grignan, la Garde Adhémar et Donzère. Il se démarque des autres appellations du Rhône-méridional par son encépagement dominé par le syrah. Il s’étend sur 1800 hectares, entre les champs de lavande, de thym et les oliviers, au cœur du pays de Grignan.
La dominance des vins produits et vendus sous l’appellation Grignan-les-Adhémar va aux vins rouges, qui représentent 70% du total. Les 30% restants sont partagés entre les vins rosés, à hauteur de 20% et enfin, les vins blancs, à hauteur de 10%.
Cette première catégorie de vins Grignan-les-Adhémar dévoile un produit avec une élégante robe d’un rouge intense. Il se déguste jeune et offre un nez puissant avec des notes de fruits rouges et noirs bien marquées. Les vins rosés Grignan-les-Adhémar, quant à eux, proposent des arômes sucrés et acidulés de groseilles, fraise et pêche qui seront particulièrement appréciés accompagnés de poisson ou de charcuterie. Enfin, le vin blanc Grignan-les-Adhémar, plus rare, se découvre au travers du viognier, du bourboulenc, du grenache blanc ou encore de la roussanne ainsi que de la marsanne. Comme le vin rouge, il se déguste jeune.
Ils sont commercialisés au niveau national par plus de 230 producteurs, environ 30 caves particulières de vignerons indépendants et dix caves coopératives. L’export ne représente que 20% des ventes, qui sont essentiellement à destination de l’Allemagne.
L’appellation Grignan-les-Adhémar est sans contester une AOC qui mérite l’attention des amateurs de vins, avec en bonus, un excellent rapport qualité-prix, qui n’enlève rien à son charme !
